✺ ASTREL K (Stockholm)

~ alternative indie pop ~

“Mais dans mon misérable cerveau, toujours occupé à chercher midi à quatorze heures” Charles Baudelaire (1869)

The Foreign Department est le deuxième album d'Astrel K, le projet solo de Rhys Edwards, britannique basé à Stockholm. Ceux qui connaissent déjà le travail d'Edwards le connaissent probablement pour avoir été le leader d’Ulrika Spacek, et étant donné qu'il est le principal auteur-compositeur de ces deux projets, la plupart des caractéristiques de son écriture cathartique et elliptique sont présentes dans Astrel K. Néanmoins, The Foreign Department est une sorte de moment décisif, et l'album vers lequel Edwards a inconsciemment travaillé tout au long de sa vie créative.

En tant que titre, The Foreign Department offre un guide instructif à l'auditeur, encadrant un document de vie en transition/artiste en exil qui retrace deux déménagements impromptus en douze mois pour son auteur : le premier de Londres à la poursuite d'une relation, le second entre deux maisons à Stockholm alors que cette relation d'une décennie s'est soudainement dissoute. En effet, la diffusion, la dissolution et la reconstitution semblent être des thèmes récurrents appropriés. Écrits dans le flux de deux états, à la fois isolés de la maison et de tout ancrage émotionnel solide, les onze titres qui en résultent représentent une recherche prémonitoire d'une identité changeante, formant ainsi un disque involontairement biographique. Il est louable et quelque peu révélateur qu'au cours de ce bouleversement, Edwards ait en quelque sorte abouti à son œuvre la plus accomplie et la plus originale.

Une fois sa vie passée dépouillée, l'occasion s'est présentée de réinventer un sens de soi à travers l'art, non plus seulement en tant qu'auteur, mais aussi en tant que compositeur. Développant la confiance nécessaire pour arranger des chansons d'une manière qu'il considérait auparavant comme interdite, tout en s'inspirant des arrangements opulents de cordes et de cuivres de disques tels que Deserters' Songs de Mercury Rev et Death of A Ladies Man de Leonard Cohen, Edwards a fait appel à toute une série d'interprètes pour donner vie aux mini-symphonies qui se formaient dans sa tête. Il est peut-être inévitable qu'un album écrit alors qu'il était confronté aux conséquences de la solitude finisse rassemble finalement des gens.

Malgré ses origines troublées, The Foreign Department est un album remarquablement chaleureux. Les paroles d'Edwards sont typiquement noueuses et névrotiques, dansant autour de la poésie de l'anxiété du quart de siècle. Mais la musique elle-même est souvent joyeuse et même entraînante. Edwards chante des crises, des "œuvres d'art torrides", des "maisons en feu" et le fait de ne pas "avoir les tripes pour ça", mais ces sentiments troublants sont encadrés par des cordes gonflées apparemment incongrues, des cuivres stridents ou des percussions motorisées, créant ce sentiment de pousser vers l'avant ou de flotter au-dessus, d'envelopper ses problèmes dans des rêves.

Le premier single, " Darkness At Noon ", est probablement celui qui illustre le mieux cet état d'esprit. Nommé d'après l'idiome français "midi a quatorze heures", l'idée folle de tenter l'impossible au nom d'une cause plus grande et peut-être inutile, il s'attaque directement aux notions opposées de vouloir et de ne pas vouloir, d'être ici et d'être là en même temps. Le moi conflictuel et impossible. C'est quelque chose qu'Edwards aborde dans la chanson où il est peut-être le plus ouvert, en déclarant : "Je sais que je veux être vu, mais je déteste la plupart de ce qui sort de moi". Et pourtant, il est là, mettant tout au grand jour.

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✺ COEUR-JOIE (Paris)

~ indie pop ~

Au fond cela paraît simple. Il ne faudrait jamais céder à la facilité, mais s’autoriser l’efficacité. Ne jamais se vautrer dans l’évidence, mais ne pas non plus snober les mélodies entêtantes. Et bien, c’est exactement ce que propose Cœur-joie. Le quintette d’équilibristes bifurque sans cesse. Leur pop joueuse nous emmène là où on ne s’y attend pas, laisse échapper des gimmicks accrocheurs, brouille les pistes, s’arrête dans son élan, fait semblant de tomber, se rattrape aux allitérations des paroles, repart, se perd à nouveau… Des chansons sinueuses. De la musique tangente. Instantanément accrocheuse, mais dont il semble impossible de se lasser. Dans un monde sensé ce genre de chemins de traverse devrait mener le groupe au sommet. Et pourquoi pas ? À Cœur-joie rien d’impossible.

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✺ ANTONIO EMMANUEL, JOSEPH ET VALENTIN (Marseille)

~ chanson alternative pop lofi ~

Antonio Emmanuel a repris le contrôle sur son double démoniaque Danse Avec Les Schlags. Après des années à arpenter les routes dans le C25 du Villejuif Underground, Antonio délivre une chanson française alternative pour un Laurent Voulzy en redescente d'exta

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