Pierre Bastien & Louis Laurain
CNT

Né lors d’une résidence aux Instants chavirés et présenté dans la foulée au festival Archipel 2023 (Genève), C.N.T est un groupe de deux humains qui jouent du cornet, un instrument de musique communément et souvent abusivement appelé « trompette ». Il n’existe pas de trompette pour gaucher : trois doigts suffisent pour abaisser les pistons et aucune agilité particulière n’est requise. En fait, la plupart des trompettistes pourraient n’avoir qu’un seul bras. Leur main gauche ne sert qu’à aider l’autre à soulever l’instrument, qui est pourtant très léger. Mais Louis Laurain et Pierre Bastien ne sont pas manchots. Avant de se rencontrer, ils avaient déjà décidé de mettre à profit leurs mains délaissées : ajouter des percussions à leur instrument mélodique, le rendre polyphonique, harmonique ou bruyant… Ne vous attendez donc pas à des sonories médiévales ou militaires de la part de ces deux là. Il s’agit plutôt d’un orchestre, avec des rythmes martelés et des basses qui vibrent. Car Louis et Pierre jouent de la trompette à quatre mains, et parfois même sans la bouche.

Pierre Bastien Cornet à piston et sourdines vivantes.
Louis Laurain Cornet à percussion et appeaux du Diois (26 RPZ)


Octave Courtin développe une pratique sonore de performances et d’installations, au croisement de la musique expérimentale, des arts visuels ou de la danse. Il s’attèle à la conception d’objets sonores dans lesquels l’air, le souffle, le corps et la vibration occupent une place centrale. Pour son projet de concert Atmos, il développe des dispositifs instrumentaux qui disposent d’une forme d’autonomie, entre l’orgue détourné ou une forme de synthé modulaire acoustique.

Il crée une relation à l’instrument qui impacte la notion de performativité et celle de virtuosité. Jouer revenant autant à rester à l’écoute de son environnement et des phénomènes sonores qui le constituent, qu’à agir dessus.

On peut y voir et y entendre un accordéon démembré et ré-assemblé et sonorisé, dans une configuration nouvelle, semblable à un orgue alimenté par le souffle résiduel de ballons géants se dégonflant progressivement.

Un système de vases communicants associés à des poulies et des contre-poids lui permet de créer un système percussif hydraulique, en faisant tomber des gouttes d’eau sur des cymbales en tôle.

Tel un homme à l’orchestre-fantoche, Octave Courtin ne cesse de faire évoluer les limites de son dispositif, en le perfectionnant au gré de ses recherches et dans le but de créer une musique organico-mécanique issue des courants ambiant, drone ou minimalistes.