Frapper le sol avec les pieds, frapper la terre sacrée, communiquer avec les esprits, faire résonner le corps et la terre pour dire son existence au monde, sa résistance, sa rébellion, taper à réveiller les morts, taper comme des sourds, espérer les fantômes, faire vibrer, secouer notre matière vivante, faire rempart à la mort embusquée, scander nos vies minuscules.


En amont de ce projet : un regard étranger, un voyage initiatique dans les pas du compositeur Moondog, au coeur des réserves autochtones du Canada et d’Amérique du Nord.


Un prétexte pour aller à la rencontre de la culture Amérindienne, un fantasme d’enfant resté vivace à l’âge adulte, une histoire à la fois fascinante et culpabilisante. Une histoire finalement au coeur de notre affolante actualité. Objectif : partager l’expérience de cette pulsation fondatrice et ce qu’elle continue d’incarner pour ces populations : l’affirmation d’une culture toujours vivante malgré le génocide, un coeur révolutionnaire et spirituel qui continue de battre à contretemps de l’occident.


Au-delà de cette rencontre, la question du déplacement, géographique, culturel, artistique, personnel, pour peut-être aussi interroger nos propres fondations, marges et avant gardes. Un motif récurrent celui de la pulsation et de sa répétition. Une tentative de révéler en quoi ce battement du coeur, des corps, et du monde est aussi le nôtre.


Et puis un peuple qui n’a jamais pris à la nature plus que ce qu’elle pouvait lui donner et qui continue de défendre aujourd’hui ces valeurs dans l’Amérique de Trump, un peuple qui, un jour, à imaginer vaincre des cavaleries entières de soldat surarmés en dansant jour et nuit, ça me parle et ça devrait nous parlez à tous.


C’est qui les nouveaux indiens ?