"Humour noir comme un trou noir qui peut tout absorber. Col roulé trop petit, short en jean troué, pieds en dedans, chaussettes trop remontées, lunettes et dents en avant, le personnage de Didier Super est l’antihéros qui pourrait sortir des Musclés du temps de Dorothée. Plus comédien que musicien ou chanteur, c’est davantage une performance de théâtre coloré de chansons qu’un concert qu’il offre au public. Une expérience collective unique, occasion inespérée de se laisser emporter dans ses détestations en forme de dénonciations pour, par son intermédiaire, se distancier de tout le moche que le monde occidental peut porter au fond de lui. Jusqu’où peut-il aller, Didier, dans l’anti-esthétisme et l’anti-bien-pensance au troisième degré ? Avec quelques accords et la voix qui déraille, sur le fil du rasoir, il chante les arabes, les homos, les juifs, les terroristes, les pauvres, les vieux, les handicapés, insiste là où ça fait mal, là où c’est moche et là où ça fait bien grincer des dents. Il fait chanter son ventre qu’il appelle Monsieur Bidouille, monte sur les gens en perruque et nez rouges, fait exploser une capote laissant terriblement planer le suspense du contenu contaminé, chante Avortine , embryon pas beau en regardant un gamin. Un spectacle transgressif, incisif, méchant, méprisant, glauque. Pour rigoler, faut tout lâcher !" Le Progres - Juin 17