Ça fait déjà des lustres, des chandelles plutôt, que Christian Olivier œuvre dans l’art brut, musical et graphique. Avec ses Têtes Raides et ses Chats Pelés, il a batifolé de goualantes stéréo en affiches monochromes, de pochades festives en pochettes foldingues, d’accords en décors, entre instruments caustiques et matériaux hétéroclites. Homme des collectifs, Christian est aussi héros solitaire, quoiqu’entouré.

AFTER AVANT. C’est maintenant. Quatorze chansons, dont deux instrumentaux et une reprise. Un grand livre d’images sonores, petits films éclectiques où voisinent cordes, cuivres, piano, accordéon, scie musicale, synthés, percussions, mégaphone, électro folk et funk électrique, musique classique, rock, valse, fanfare et rythmes sud américains. Le thème ? Nous sommes à une période de transition inexorable, à la fois excitante et violente, à nous de la vivre en préservant ce à quoi nous tenons : amour, amitié, fraternité, liberté de penser et de créer. Espoir et vigilance, rêve et réalité. Aux côtés du piano, de l’accordéon et de la guitare de Christian, officient entre autres le groupe néerlandais The Ex et le quatuor à cordes Salad. Un mélange rock et philharmonique à l’image des variations tonales et toniques du disque.

La chanson "Mi Corazon" illustrée d’un clip vidéo, une tournée dans de petits lieux au printemps et à l’automne, la poursuite du spectacle Prévert (au théâtre du Rond-Point en janvier), un album de reprises des chansons des Têtes Raides version symphonique, un opéra en chantier sur le groupe, et, histoire de fêter les 30 ans de "Ginette", le vrai retour des Têtes Raides en 2019. Tel est l’agenda surbooké de Christian Olivier, l’homme orchestre.

Philippe Barbot