Apparue dans les années 1920 au Pirée, le port d’Athènes, le rebetiko est une musique populaire, et à l’origine un écho des marginaux et des déracinés. En rejet d’une société athénienne élitiste, les premiers créateurs faisaient éclore une idéologie anti-bourgeoise, un mode de vie rebet (« rebelle ») basé sur l’honneur, l’espièglerie et la simplicité. Néanmoins, au fil du temps, le répertoire est devenu plus consensuel, privilégiant davantage les thèmes universels de l’amour et de la douleur de la séparation que l’apologie de la décadence.

Rebetien renoue avec la tradition acoustique, ouverte aux influences, du rebetiko : les créations de ces quatre musiciens accueillent des sonorités des îles grecques, d’Istanbul ou des Balkans. En combinant leur large instrumentarium au gré de leurs expérimentations, et en se laissant libres d’improviser, les Rebetien cultivent un style singulier, et des atmosphères autant mélancoliques et romantiques que dynamiques et dansantes. Le groupe tient à rester proche de sa principale source d’inspiration, le fondement du rebetiko : la vie quotidienne. C’est pourquoi il joue régulièrement dans les tavernes athéniennes, sans bouder pour autant les salles de spectacles, où il apporte avec lui le parfum des bars du Pirée.