JEAN-LUC DEBATTICE CHANTE
La chanson s'ouvre à mon théâtre quand le théâtre ne peut dire ce que la musique et le poème parviennent à exprimer.
Sur fond de mémoire des luttes ouvrières, mes chansons se ressentent aussi de cette coloration politique et sociale. Autre écho à l'enfance, il y a ce tempo qui me tient au corps, l'obstination de la machine, le bruit des bielles, la locomotive du rock. Noir et rouge encore.
Pour moi, un tour de chant, ce n'est pas seulement une enfilade de perles, tantôt graves, tantôt légères, c'est un fil d'Ariane, avec au bout, le monstre, le Minotaure tiré par la langue.
En compagnie de mes camarades musiciens je me lance dans ce nouveau dédale où des voix m'appellent.
Avec ce nouveau spectacle, j'annonce la couleur, par son titre et son thème, en une martingale d'une vingtaine de chansons bien biseautées. Quelques-unes, emblématiques de mon univers un peu monstre, mais surtout des compositions récentes et inédites. Un tour où se succèdent tableaux, situations et personnages avec des atouts de textes courts entre les donnes. Des chansons proches du théâtre, entre narration et lyrisme, voix parlée et voix chantée, jouant la carte du réalisme et du fantastique, du poétique et du politique, maniant la satire, la dérision et l'absurde, le tout pimenté d’un humour noir foutraque ou, plus délicatement, baignant dans
une mélancolie aigre-douce.