Claire Elzière accompagnée par Grégory Veux (piano) et Dominique Cravic (guitare et ukulélé) D’humour, d’ombre et d’espace… Claire Elzière est-elle née trop tard ? Il fut une époque où le monde de la chansonglorifiait les interprètes, féminines en particulier. Puis vint le temps impitoyabledes auteurs compositeurs interprètes, qui mit pratiquement fin à cet âge d’or dont,désormais, Francesca Solleville demeure l’ultime rescapée. Pourtant, aujourd’hui encore, malgré ce qui semble hélas être devenu un presque handicap, quelques plus jeunes femmes n’hésitent pas à perpétuer la tradition en se mettant efficacement au service de certains auteurs. Claire Elzière, l’une des plus talentueuses interprètes du moment, naguère saluée chaleureusement par Georges Moustaki, Sanséverino et Laurent Terzieff, connue pour avoir ressuscité les chansons drolatiques ou sensibles de Pierre Louki,a depuis élargi son répertoire, sans pour autant délaisser celui qui, en l’écoutant chanter, prétendait rajeunir. Mélange d’humour, de gravité et de tendresse poétique, diction parfaite,et voix dont on a pu dire qu’elle était « tout en nuances, dans la lignéede Michèle Arnaud ou de Christine Sèvres ».

Servie par l’accompagnement subtil et élégant de Dominique Cravic (guitare, ukulélé) et Grégory Veux (piano), Claire Elzière ajoute parfois une composition personnelle… Vous qui délaissez quelque peu les seules interprètes, commencez donc par vous laisser séduire par cette chanson-là, et les autres feront le reste…

Floréal Mélgar