Symbole de volupté, du pouvoir ou d’un caractère rebelle et sauvage, la chevelure obsède l’art occidental et prend de multiples formes et significations. Assez vite, les cheveux ont perdu leur valeur magique pour se charger d’esthétique. Si l’on excepte les reliques de l’époque baroque – le cheveu est peu présent en tant que matériau sauf dans certaines manifestations récentes d’art contemporain. Hors d’Europe, les cheveux permettent souvent de communiquer avec l’invisible. Ainsi, leurs pouvoirs accordés à leurs possesseurs peuvent se transmettre par le biais des mèches ou des scalps pris à l’ennemi (ornements d’Indiens d’Amérique du Nord, plastrons de guerriers Naga en Inde). Dans certains rituels, les cheveux récupérés peuvent constituer un lien protecteur avec les ancêtres comme les coiffes des femmes Miao en Chine. Cependant, compte tenu de ses multiples usages, nous nous concentrerons sur l’exploitation symbolique et graphique du cheveu dans l’art occidental. L’inventaire de l’iconographie est immense. Il nous a fallu jongler avec un long cortège d’images et d’usages y compris dans le cinéma.