Replay conférence virtuelle - Napoléon III : un mystère entre utopie et pragmatisme | Cycle de 5 épisodes par Thierry Soulard

Thierry Soulard, docteur en histoire de l’art, diplômé d’histoire et de l’Ecole du Louvre, conférencier national.

Le neveu de Napoléon Ier a fait irruption dans l’histoire à la faveur de l’élection de 1848 remportée haut-la-main. Ce « saint-simonien » est alors imprégné d’idées sociales. Pourtant, devant les réalités du pouvoir, il va faire un coup d’Etat et établir un régime autoritaire. Mais il garde le lien avec le peuple qui le soutient par la pratique du plébiscite. Aujourd’hui encore, on parle de Bonapartisme, forme de Césarisme, même si le régime manque clairement d’une doctrine cohérente, multipliant les contradictions. Napoléon III cherche un équilibre toujours fragile pour rallier la majorité des Français, alternant les phases d’ouverture et de répression. Il fluctue entre un « bonapartisme de gauche » populaire et anticlérical et un « bonapartisme de droite » conservateur et clérical. L'Empereur lui-même a déclaré un jour : « Quel gouvernement que le mien ! l'Impératrice est légitimiste, Napoléon-Jérôme (son cousin) républicain, Charles de Morny, orléaniste ; je suis moi-même socialiste. Il n'y a de bonapartiste que Persigny : mais Persigny est fou ! » Napoléon III est l'un des personnages de l’histoire les plus complexes à saisir, l’homme étant d’ailleurs secret, flegmatique mais aussi indulgent et généreux, parfois « entêté dans l'indécision". Sous son règne la France se transforme en profondeur et connaît un remarquable essor. La doctrine saint-simonienne est une des clefs de son règne, en particulier dans le domaine économique et social. Sait-on ainsi que sa politique coloniale ou sa reconstruction de Paris avec le préfet Hausmann en découlent directement ?