Electrosabarisation… Moderniser une recette traditionnelle est un sacré défi, ancrer la tradition dans le monde d’aujourd’hui aussi. En créant Guiss Guiss Bou Bess en 2016, le sénégalais Mara Seck, porteur de l’héritage du sabar, son compagnon percussionniste Babacar Diop et le sociologue beat-maker français Stéphane Constantini désiraient dans leurs rêves les plus fous réussir un pari : donner à l’un des styles les plus mystiques de la Téranga une nouvelle vie. Leur sauce, l’électro sabar, n’est pas simplement un mix entre des percussions rituelles et de l’électro. Ils ont respecté chaque chant, chaque code, écouté chaque son de tambour avant d’y joindre un rythme du monde – trap, dubstep, garage, drum & bass, house, afrobass ou encore kuduro. Set Sela, « rendre visite » en wolof, est leur dernier album, un opus fougueux, puissant qui, comme le veut le sabar, est avant tout une invitation au partage et à la fête populaire.