La crise sanitaire a fortement modifié les pratiques de mobilité du fait des restrictions de déplacements, et des perceptions individuelles du risque sanitaire. Des changements radicaux sont apparus dans des délais très courts : pour une grande partie des actifs occupés, le télétravail imposé ou le chômage partiel ; pour tous, un accès à certains services et loisirs très limité, voire interdit, et des changements de mode de transport avec pour certains la peur de la contamination. Certains changements furent temporaires, d’autres se sont avérés durables. Ils se sont néanmoins tous inscrits dans un temps beaucoup plus court que celui auquel sont habituellement observées les évolutions de comportement de mobilité des personnes.


Dès lors, les outils habituels de connaissance des mobilités ont dû être adaptés, d’une part pour tenir compte de cette période exceptionnelle et de ses spécificités, d’autre part pour tenter d’offrir une vision réaliste des phénomènes en cours. Alors que la crise aura permis de pousser à leurs limites des outils calibrés pour le temps long, un premier état des lieux des méthodes d’observation mises en œuvre s’impose.


Aussi, quelques mois après la levée totale des restrictions sanitaires, des premières analyses de la mobilité des personnes peuvent être présentées. Grâce à la bonne connaissance du paysage de la mobilité avant Covid, ces premiers éléments permettent de constater à ce jour quelles sont les ruptures de comportement, les phénomènes accélérés par la crise mais également des « retours en arrière ».


Mesurer à la fois le temps long et le temps de la mobilité perturbée, un défi qu’il faut relever pour mieux éclairer les choix de politiques publiques.

Le Cerema, en partenariat avec la Fédération Nationale des Agences d’urbanisme (FNAU), organise deux journées d'échanges sur ces sujets en webinaire.