ll le sculpte dans le bois, le « sort » de l’arbre comme s’il en extrayait l’esprit

Des masques, un long nez, un violon et une flûte… La compagnie ruthénoise Tempo Théâtre joue Pinocchio, véritable conte initiatique qui va bien au-delà de la morale pour interroger la complexité des relations éducatives. Geppetto représente l’homme qui choisit de créer son propre fils. Il le sculpte dans le bois, le « sort » de l’arbre comme s’il en extrayait l’esprit. Il choisit d’être père, non pour l’amour d’une femme, mais pour le désir même d’aimer un fils, de l’éduquer. Il est prêt à tout sacrifice pour lui. La Fée, mère absente et magique, sœur et éducatrice cruelle et salvatrice, est de l’ordre du fantasme : elle apparaît et disparaît, pour guider le pantin vers sa métamorphose finale en enfant. À la manière de la commedia dell’arte, qui transforme les figures d’autorité en masques grotesques, Filippo De Dominicis et Estelle Richir adaptent l’œuvre de Carlo Collodi,accompagnés par Christian Clavère au violon et Frédéric Machemehl à la flûte.