Le Goût Mêlé: Influences Françaises dans les Cours Allemandes
Johann Caspar Ferdinand Fischer, Johan Fischer, J-G Conradi, J-S Kusser, Jean-Baptiste Lully.

Ce programme s’articule autour d’un travail de transcription pour deux violes du recueil pour clavecin Musicalisches Parnassus de Johan Caspar Ferdinand Fischer. Cet ensemble de pièces, qui rend hommage aux neuf muses de l’Olympe, ne cache pas son ancrage dans la tradition française de la suite instrumentale. A l’instar de Kusser, J. Fischer et J-G Conradi, qui forment la partie vocale du programme, JCF Fischer offre lui aussi une relecture plutôt qu’une simple copie du style français cristallisé par Jean-Baptiste Lully. En témoigne par exemple son ajout de toccatas d’origine italienne en guise de prélude à certaines suites. Cette construction perméable et cosmopolite de la musique doit beaucoup au manque d’union politique des pays de langues allemandes, à la fascination de ses dirigeants pour les arts français et italiens ainsi qu’à la mobilité de certains compositeurs germaniques. Il en découle ce que Quantz nommera « vermischter Geschmack » c’est-à-dire un « style mixte » ou encore goût mêlé, qui, au-delà de la fusion, révèle un langage unique qui trouve son apogée dans l’écriture de Jean-Sébastien Bach.

Le parti pris de la transcription à deux violes s’inscrit dans l’imaginaire de l’époque où la réduction sert de moyen de transmission et de diffusion de la musique. Muffat nous invite ainsi à une forme de liberté d’instrumentarium dans le titre même de son Armonico Tributo « a pocchi o a molti strumenti », et on trouve le principe de réduction à la viole dans les cercles Berlinois de Hesse, qui n’hésitera pas à transcrire les oeuvres opératiques de Rameau à deux violes.

Agnès Boissonnot-Guilbault, Alice Trocellier : viole de gambe
Mariamielle Lamagat : soprano
Lucie Chabard : clavecin

ACCÈS
· Places limitées, réservations conseillées
· Le salon de thé ouvre à 16h30