La Reine Blanche est en pleine métamorphose, et devient scène des arts et des sciences.

C’est avec un enthousiasme encore accru que La Reine Blanche aborde sa deuxième saison ! Merci à tous ceux qui nous ont suivis dès le début de cette formidable aventure. Plus que jamais, parce que la complexité du monde s’épaissit, parce que de nombreuses échéances nous attendent, et parce que notre public montre chaque jour un plus grand appétit de comprendre, de réfléchir et de construire une pensée nouvelle, nous croyons qu’il est important de lui apporter de nouveaux outils culturels. Et la culture, pour nous, scène des arts et des sciences, n’a pas de frontières…

De la science, en effet, nous en parlons, avec les « Scènes de science », autour de Jean-Marc Lévy-Leblond, Jean-Michel Courty et Edouard Kierlik, physiciens. Parce que le croisement des savoirs est aussi un croisement des plaisirs, des chercheurs de disciplines variées viennent parler de la fascination de George Sand pour la géologie, la zoologie, et la philosophie. Et parce que la friction des disciplines nous passionne, nous accueillons en résidence Marie-Odile Monchicourt et ses « LabOrigins », formidables performances mélangeant l’art au discours scientifique. Désireux de continuer la dynamique entamée, nous inaugurons deux nouvelles séries de rencontres consacrées aux sciences humaines, les « Sciences humaines sur un plateau » de l’éditeur Alexandre Laumonier, et les « Soirées Books », animées par Olivier Postel-Vinay, fondateur de cette belle revue grande ouverte sur le monde.

Nos liens se renforcent également avec l’écrivaine Cécile Ladjali, compagnonne de la première heure de La Reine Blanche qui nous invite à nous réunir chaque mois avec un auteur. Ces rencontres passionnantes se poursuivent au bar du théâtre autour d’un verre pour une séance de dédicaces informelle et joyeuse.

Bien sûr, le théâtre reste central, et la saison s’ouvre avec un merveilleux voyage dans le temps, le temps d’une pièce virtuose de Jacques Attali. Un temps aux multiples feuillets puisqu’il s’y déplie en Présents parallèles. Vous serez guidé vers la solution de l’énigme par Christophe Barbier et ses interprètes, Jean Alibert, Marianne Basler et Xavier Galais… Quel beau voyage ! Voyage aussi, au

pays de l’absurde, cette fois, où nous suivrons avec délice Claire Deluca et Jean-Marie Lehec dans l’imaginaire de Marguerite Duras pour Duras, de tout… de rien… de rien du tout. Poursuivant une aventure commune entamée la saison précédente, nous retrouvons Les émigrés de Slawomir Mrożek, avec les bouillonnants Mirza Halilovic et Grigori Manoukov, duo philosophique et drolatique mis en scène par Imer Kutllovci. Mais La Reine Blanche, c’est évidemment et toujours de la science… D’où cette visite décoiffante à Albert Einstein et à sa première femme, la mystérieuse Mileva : affolé par les conséquences de la théorie de la relativité sur le christianisme, le Vatican dépêche chez le couple savantissime un étrange espion ! Enfin, cette première partie de saison se clôturera par le très sensible Aux fleurs du temps, d’Arnaud Bovière, mis en scène par Isabelle Hurtin

avec Kevin Chemla et Fanny Jouffroy, qui évoquent avec délicatesse la disparition des enfants trop fragiles. Le cinéma italien sera encore de la fête, « Cinema & Pastasciutta » se poursuit avec Le facteur de Michael Radford, L’incompris de Luigi Comencini, La grande bellezza de Paolo Sorrentino, et Femmes entre elles de Michelangelo Antonioni… et nos fameux dîners de pastasciutta, évidemment. Nouveauté de la saison : des spectacles pour le jeune public. Et La Reine Blanche danse aussi, le temps du festival ZOA, avec des chorégraphes et performeurs, puis avec Tango Paris Banlieues. Elle s’enorgueillit également de collaborer avec l’Université Sorbonne Paris Cité pour la première édition du Festival des Idées, qui, à travers tout Paris, interroge notre devenir d’Être machine…

Alors, cher public, embarquez avec nous !

Élisabeth Bouchaud